Anamnèse de l’histologie

Le concept morphologique, fonctionnel et pathologique de tissu naît à la fin du 18e siècle. A l‘époque, c’est un médecin du nom de Xavier Bichat qui en sera le pionnier. Il réalisa des travaux de dissection précis et minutieux des organes des animaux, et c’est au travers de cette méthode qu’il identifiera les constituants essentiels de ces organes : les tissus.

Un autre médecin du nom de Marcello Malpighi (1628-1694) avait déjà donné naissance à l’anatomie microscopique quelques dizaines d’années plus tôt. On le considère comme le « père de l’histologie » car il est le premier à avoir utilisé le microscope pour l’étude des tissus.

Le terme « Histologie » n’apparaitra que des années plus tard en 1819 quand il sera adopté par Mayer et Heusinger pour définir la science de l’analyse des tissus au microscope.

L’ensemble des observations microscopiques réalisé à cette époque a permis de constater que le noyau est un élément constant de la cellule (Brown, 1850 ; Mirbel, 1831).

Ces observations ont également permis d’élaborer la théorie cellulaire pour les plantes de Scheinden en 1839 et pour les animaux réalisés par Schwann en 1839. Le concept « omnis cellula e cellula » (toute cellule dérive d’une autre cellule) de Virchow ainsi que celui de Haeckel « l’oncogénie retrace la phylogénie » reposent aussi sur des observations microscopiques.

Discipline descriptive à ses débuts, l’histologie se présente aujourd’hui comme une science permettant une observation extrêmement détaillée et ultrastructurale. L’analyse de la dynamique cellulaire et également possible grâce à de nouvelles méthodes. En effet, sans cesse les cellules se multiplient, migrent et modifient leur activité métabolique ou disparaissent. Grâce à des techniques particulières telles que l’histochimie, l’immunomarquage ou encore l’hybridation in situ, l’histologie moderne connecte les localisations précises d’éléments microscopiques aux événements qui se déroulent dans les organismes vivants. Elle permet dès lors une meilleure compréhension de la physiologie, mais aussi une perception plus précise des anomalies pathologiques.